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décembre 2005,
L'esprit chargé, les doigts gelés et les objectifs embués,
je suis pratiquement seul à déambuler sur le site.
On ne présente plus ce village martyr complètement détruit et incendié
avec ses habitants le 10 juin 1944 par une division SS Allemande.
Dès
les premiers mètres parcourus, je suis pris d'un réel sentiment de
malaise. Le souffle coupé,
les mots manquent.
L'endroit est déjà bien érodé, mais l'état de conservation et l'emplacement des objets de vie courante donnent encore un demi siècle
plus tard un incroyable sentiment de grandiose dans l'atrocité.
Les relents d'odeur de brûlé que nous avons sentis dans l'église au
hasard d'un coup de vent ne sont pas le fruit de l'imaginaire.
Estimant qu'il serait trop personnel ou présomptueux d'apporter des
commentaires à mes photographies,
je ne ferai que citer des extraits de
" Oradour sur Glane, vision d'épouvante, ouvrage
officiel du souvenir des familles des martyrs ".
Cet ouvrage comportant des récits de rares survivants, sa véracité fait
légion.
Ce
reportage photographique est le premier volet d'un sujet en cours
intitulé " la diagonale de l'horreur "...
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